ADY - 45H8/17

Les parchemins calligraphiés

Tout au long du Moyen Âge, le parchemin est le support d’écriture le plus répandu. Fabriqué à partir de peau d’animal (vache, mouton, veau), il est toutefois assez onéreux. Ainsi, plus le document sur parchemin est de taille, plus son possesseur est aisé.

L’écriture des documents officiels revient aux moines, les seigneurs comme le roi se contentant de signer. De nombreux seigneurs ne savaient d’ailleurs ni lire ni écrire.

Les moines écrivent à l’aide d’encres issues de produits naturels (comme l’encre au carbone ou l’encre métallo-gallique fabriquée à partir de noix de galle), et de plumes d’oies ou de calames (fabriqués à partir de roseaux) finement taillés.

Les écrits médiévaux sont très majoritairement rédigés en latin, langue officielle jusqu’au milieu du XVIème siècle.

Les styles d’écriture varient au fil des siècles : onciale, caroline (popularisée sous le règne de Charlemagne), gothique... chaque écriture a ses particularités. En revanche, la ponctuation reste longtemps la même, c’est-à-dire sans règle bien définie. Les virgules sont assez rares, les majuscules et points pas toujours systématiques. Les mots sont assez peu espacés les uns des autres. Cette absence de règle nous rend la lisibilité et la compréhension difficile. A partir du XIIIème siècle, les premiers codes de ponctuation commencent à être mis en place.

Transcription du document

In nomine sancte et individie Trinitatis

notum sit omnibus fidelibus tam presentibus quam futuris quod

symon de nielfa donavit deo et monachis de savigneio terram

de valle bric essart in abbatiam construendam in honore

sancte dei genitricis mariae Sanctique Johannis baptistae concedente

uxore sua eva ad cujus dotalicium pertinebat locus ille filiisque

ipsius symonis milone videlicet primogenito Gaufrido et

amaurico et Sancelina sorore eorum. Huic donationi cum

multa benevolentia et alacri corde assensum prebentibus.

addidit etiam ut monachi de nemoribus quaecumque in vici

nia illius loci abbebat sufficienter acciperent ad calefaciendum

domos aedificendum et ad coetera opera sua quibus indigent

herbamque et pastionem eorumdem nemorum in alimentum armen-

torum et pecorum. Quin etiam totam terram de essarto roberti

dedit eis perpetuo jure ad colendum retenta sibi campiparte.

hoc quoque concessit ut quicumque de hominibus suis alicuid

huic monasterio in elemosina conferre voluerit sive sit

terra sive pratum sive vinea sive quod libet aliud quod sit de

potestate et feodo ilius sine omni contradictione et ca-

lumpnia faciat. Testes sunt arnulfus de arsit et Symon

filius ejus, Hildiunus pilet, hugo et nicholaus filius ejus Renaldus

de clois Theo frater ejus, Symon filius ejus, Wilhelmus helmer, Wilhelmus

de apelgart, Gauterius rufus, Gaucherius de buisson, Gaufridus de

cabrosa, Et ego Gaufridus qui scripsi.

Abréviations :

fidelib; = fidelibus

quā= quam (un tiret signale l’absence d’une ou plusieurs lettres, attention le tiret est parfois sous la lettre)

cuius = cujus
& = et

Traduction du document

Au nom de la sainte et indivisible Trinité, sachent tous les fidèles présents et à venir que Simon de Neauphle fit don à Dieu et aux moines de Savigny de la terre de Val-Bric-Essart pour y construire une abbaye en l’honneur de la bienheureuse Marie, mère de Dieu, et de saint Jean-Baptiste, avec l’accord de son épouse Eve, […] avec l’accord de ses enfants, Milon l’aîné, Geoffroy et Amaury, et Sanceline leur soeur, qui tous ont apporté leur assentiment généreux et sincère à cette donation.

Simon de Neauphle ajoute que les moines recevront les droits d’usage dans ses forêts voisines : le bois pour se chauffer, construire des maisons et tous autres besoins, l’herbe et la pâture pour nourrir leur bétail gros et menus. En plus, il donne aux moines toute la terre d’Essart-Robert en possession perpétuelle, retenant pour lui le champart, pour qu’ils la cultivent. Il leur concède aussi que si un des vassaux veut leur faire don d’une terre, d’un pré, d’une vigne ou de tout autre bien tenu de lui en fief, qu’ils le fassent sans contrainte ni dommage.

Les témoins de cette donation sont : Arnoul de Arsit et Simon son fils, Hilduin Pilet et Nicolas son fils, Renaud de Clois, Théo son frère, Simon son fils, Guillaume Helmere, Guillaume de Alpergat, Gautier Le Roux, Gaucher de Buisson, Geoffroy de Chevreuse et moi Geoffroy qui ai écrit cet acte.

Traduction : Françoise Jenn

Lire le latin médiéval

Voir aussi